Caprice ou évolution vers l’autonomie ?

Pleurs, hurlements, trépignements, objets jetés, porte qui claque… Voilà ce qui nous arrive parfois quand nous n’allons pas dans le sens de nos enfants. Petit ou plus grand, le petit ange se transforme alors en véritable démon !

Tu sais, ton petit nounou qui se roule par terre en hurlant parce que tu ne veux pas acheter de bonbons à la caisse ou encore ta fashion victime qui te crie dessus que tu ne comprends rien et qui part en claquant la porte !!

Pas toujours évident de faire la part des choses. Envahis par la colère, face à un tel comportement de notre progéniture parfaite et adorée, ou encore par un sentiment de culpabilité d’avoir « mal fait », nous nous posons souvent des questions sur l’attitude à employer lors de tels affrontements.

Bien-sûr, nous n’avons pas toujours raison, et ils n’ont pas toujours tort ! Pour autant, notre rôle de parent nous amène à faire respecter des règles qui ne conviennent pas forcement à nos enfants, et peuvent créer ce genre de conflits. Alors même si les caprices ne sont pas acceptables, certaines crises sont inévitables et même bénéfiques.

Un mode de communication

Avant un an et demi, ce que l’on pourrait considérer comme un caprice ou une crise n’est en fait qu’un mode de communication. Les pleurs et les cris permettent alors d’exprimer une sensation désagréable que vit le bébé : faim, soif, couche sale, douleur, anxiété…

Et même si le bébé a compris que s’il pleure papa ou maman rapplique immédiatement, il ne l’utilise pas de façon détournée. Il n’y a pas de « préméditation », c’est sa seule possibilité de satisfaire son besoin réel.

La crise du non

Entre 1 an 1/2 et 4 ans arrive en général la phase du non.

  • Tu vas te laver mon petit cœur ?
  • Non !
  • Suivi de : « ahhhhhhh, ouiiiinnnnnnn, grrrrrrrrrrr » si j’insiste !

Il crie, hurle, pleure et se roule par terre pour manifester sa frustration.

Ici, le jeune enfant rencontre une opposition entre son plaisir et un principe de réalité et il nous en fait part.  Et c’est normal… du moins au début !

On pourrait appeler cette période la « crise du non ». C’est un passage obligé pour grandir. Le bébé n’est conscient que de ses propres besoins, et seul les parents (ou les adultes autour) peuvent y répondre. Maintenant, il se trouve confronté à ce même adulte, qui ne va plus répondre systématiquement à sa demande !! Coup dur pour lui !!

On comprend donc aisément qu’il soit frustré et le manifeste. A nous parents d’intervenir efficacement à cette période charnière. Pour commencer il est primordial de reconnaître la frustration de son enfant et de l’accepter. Il veut continuer à jouer et moi je veux qu’il se lave… Franchement à sa place je préfère jouer !!

Avant tout, comme nous l’avons vu dans « Mieux communiquer avec mon enfant », fixer les règles en amont et avec lui aide à limiter les conflits.

Quand la crise est là

Lors de la crise, pour son développement émotionnel, il est important de l’aider à comprendre ce qu’il se passe en lui.

  1. Reconnaître l’émotion et la valider : Tu es en colère ? Je comprends que tu préfères jouer.
  2. Expliquer le principe de réalité : Il est important de se laver pour être en bonne santé et sentir bon !
  3. Adoucir la contrainte : Si tu veux, après le bain nous jouerons à ensemble !
  4. Si malgré tout il y a opposition, exprimer clairement ce que j’attends de mon enfant et les conséquences s’il ne suit pas la règle. J’attends de toi que tu arrêtes de crier et que tu viennes te laver, si tu continues à avoir ce comportement, tu iras dans le couloir sans jouet jusqu’à ce que tu acceptes de venir te laver sans crier.

Les conséquences de ne pas faire ce qui lui est demandé se traduiront souvent en sanction. Être isolé un petit temps, devoir donner son jouet pendant une soirée… Nous devons être vigilants à adapter la sanction au comportement de l’enfant (Les violences physiques et verbales sont à proscrire) ! La sanction choisie doit être mise en œuvre si besoin. Sinon notre petit démon aura bien vite compris qu’il ne risque rien à ne pas obéir.

Lui apprendre à devenir responsable

Cela peut te paraître difficile à mettre en application certaines fois, je te l’accorde ! Pour autant, plus nous utilisons ce mode de fonctionnement, plus nous l’amenons à être responsable de ses actes. De cette façon, il a le choix entre faire ce que nous lui demandons ou ne pas le faire et ainsi « choisir » d’être puni. Nous lui laissons la possibilité d’assumer les responsabilités de ses actes et des conséquences qui en découlent. Cela développe son estime personnelle (nous lui renvoyons qu’il a les capacités de choisir) et sa confiance en lui.

Illustration :

L’état nous demande de déclarer nos revenus et de payer nos impôts en temps et en heure. Ne pas le faire, nous expose à payer des amendes et être ennuyés par des démarches administratives.

Nous avons le choix !

Pour ma part je préfère faire ce qu’on attend de moi que de payer une amende et être ennuyée. Peu importe si je suis d’accord avec le fait de déclarer et payer, je choisis une alternative plutôt que l’autre en toute conscience.

Et toi ? Tu choisis quoi ??

Ça ne te rappelle pas l’article « Tu décides ou tu subis ?? »?

La crise se transforme en caprice !!

Lors de cette étape dans le développement de l’enfant, changer d’avis et accepter sa demande si elle n’est pas justifiée, par peur du regard des autres, peur que notre enfant nous « aime moins » par exemple pourra l’amener à développer des caprices.

Le caprice apparaît en général vers 7 ou 8 ans. A cet âge-là, l’enfant a les compétences intellectuelles suffisantes pour comprendre le principe de réalité. Le chantage remplace alors l’expression de la frustration, technique de manipulation bien souvent inconsciente, pour amener le parent à accéder à sa demande.

Entre nous, s’il suffisait que j’aille pleurer et me rouler par terre au Trésor Public pour ne pas devoir déclarer et payer mes impôts je le ferais avec plaisir tous les ans !! Pas toi ??!!?

Crise d’ado

Vers 12 ou 13 ans, la fameuse crise d’adolescence peut se manifester de façon plus ou moins prononcée.

Ce qu’il faut retenir c’est que c’est un passage obligé pour accéder à l’autonomie. Avant cette période, nos enfants sont en symbiose avec nous, ils attendent que nous les prenions en charge complètement. Or, ils sont des adultes en devenir, et sont amené à être autonomes. Notre boulot de parent se joue aussi ici !

 

 

Comme tu peux le voir, la première phase du cycle de l’autonomie est l’opposition. Dans cette phase, l’ado va rejeter ce qui vient de ceux dont il dépendait entièrement jusque là… c’est-à-dire nous !! A la place, il a besoin de vivre ses propres expériences pour apprendre par lui-même et se rapprocher de ses pairs. Parallèlement à cela, c’est une période où il va tester la résistance du cadre donné à la maison… Rien à voir avec le fait qu’il nous aime ou non !

Prendre conscience de notre ressenti a une place encore plus importante que pour la « crise du non ». Nos peurs peuvent nous empêcher de laisser notre ado vivre ses expériences. Comme nous l’avons abordé dans « Mieux communiquer avec mon enfant », il est primordial de l’aider à faire ses propres choix et à en être responsable.

D’un autre côté, les règles établies, même si elles peuvent être négociées avec lui, doivent être respectées… malgré les éventuels grognements !! Plus grand, il est encore plus facile pour lui d’exploiter les éventuelles failles pour nous faire céder. Culpabilisation et chantage aux sentiments sont à l’affiche ! Cela n’en reste pas moins un caprice quand le principe de réalité est refusé !

En conclusion

Quel que soit l’âge de nos enfants les mêmes principes sont applicables pour traverser les crises et éviter que les caprices ne se développent.

  • Être conscient de mon propre ressenti : si les émotions sont trop présentes et me font réagir, passer la main à quelqu’un d’autre si possible. Sinon, m’isoler ou isoler l’enfant.
  • Reconnaître le ressenti de l’enfant
  • Expliquer clairement et simplement ce que j’attends de lui et les conséquences en cas de non-respect.
  • Adapter les sanctions à la situation et faire ce que je dis.

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